Je suis débutante au tricot, alors j’ai décidé que, pour ma troisième réalisation, j’allais faire LE vêtement que toute apprentie tricoteuse fait toujours : une écharpe ! J’avais déjà fait le point de riz et les côtes, je voulais donc apprendre à faire un autre point qui reste cependant simple à mémoriser et à faire. J’ai opté pour l’« écharpe lutin », en point de blé, que propose Epipa dans son livre Créations tricot – Ambiance hygge, publié aux éditions Eyrolles. Je vous explique comment ça s’est passé !

Mes deux premières réalisations – des guêtres et un bonnet –, je les avais faites pour moi. Cette fois, je voulais tricoter quelque chose pour quelqu’un d’autre. La personne toute désignée a bien évidemment été Monsieur (à qui j’ai déjà crocheté, si vous vous souvenez bien, un Groot à faire pâlir d’envie ses collègues). Il a accepté, et il a même voulu m’accompagner à la mercerie pour choisir la couleur et la laine qu’il voulait.

La mercerie Lil Weasel

Cet été, nous sommes donc allés un beau(coup trop chaud) samedi chez Lil Weasel, une mercerie située dans un charmant passage couvert parisien, à la station Étienne Marcel, près de Châtelet. J’adore cette mercerie : elle regorge évidemment de laines de toutes sortes, de beaux tissus et d’accessoires en tout genre, mais elle est également décorée de plein belles choses crochetées et tricotées qui donnent envie. Ajoutez à cela des vendeuses de bon conseil et très sympas, et vous comprendrez pourquoi cette mercerie rencontre son petit succès.

Période estivale oblige, il n’y avait pas un rat : on était donc les rois de la boutique. J’avais fait une préselection sur le site de la boutique dans les teintes que Monsieur voulait et dans la taille de laine que le patron indiquait. Le choix a donc été rapide : on a pris en main les deux ou trois sortes de laines possibles, et on a jeté notre dévolu sur la plus douce, la laine « Eco Alpaca » de la marque Cascade Yarns. C’est une laine de bébé alpaga, la douceur incarnée, qui se tricote avec des aiguilles de 4 ou 4,5.

Par la même occasion, j’ai complètement craqué (vraiment, compte tenu du prix) pour une laine violette et turquoise, mais celle-là, je vous expliquerai plus tard à quoi je l’ai utilisée 😉

Le tricotage de l’écharpe

Le point qu’utilise Epipa pour son « écharpe lutin » est le point de blé. Autrement dit, vous faites un rang en maille endroit, et un rang alternant maille endroit et maille envers. Puis vous répétez ces deux rangs. Bref, rien de bien compliqué. Au final, ça ressemble assez à du jersey, mais plus espacé, et on voit en arrière-plan une sorte de ligne tous les deux rangs.

Détail : le point de blé

Au lieu de monter 31 ou 41 mailles (selon l’âge de l’enfant) comme indiqué dans le livre Créations tricot, j’en ai monté 51 pour que l’écharpe soit un peu plus large. Et au lieu de tricoter 100 ou 120 cm (encore une fois selon l’âge de l’enfant), je suis allée jusqu’à 175 cm.

Eh bien ce fut loooong. J’ai bien aimé tricoter cette écharpe, d’autant que j’ai réussi à vaincre mes douleurs dues au fait que je tenais mal mon tricot, mais au bout d’un moment, j’en avais vraiment marre de faire toujours la même chose. C’est probablement parce que, étant débutante, je tricote très lentement. Et encore, je pense m’être améliorée au fil de mon tricotage. J’ai dû mettre à peu près un mois et demi pour tricoter cette écharpe (en ne faisant rien d’autre à côté). Je l’emmenais chez mon mec le week-end, au boulot le mercredi et le jeudi midi, et j’en faisais le soir après le boulot, en regardant des séries. Bref, j’en faisais tout le temps.

Arrivée à la fin de la deuxième pelote (j’étais alors aux environs de 150 cm de longueur), il me restait un long brin de laine et je me suis demandé : « Je tente de faire un rang de plus ou je tente pas ? » N’écoutant que ma volonté de ne pas gâcher, j’ai tenté. Mal m’en a pris ! Car non seulement je ne pouvais pas finir mon rang, mais en plus, en défaisant, j’ai perdu des mailles en plein milieu du rang ! Je m’explique.

C’est ma mère qui m’a remontré (car j’avais appris petite) le tricot et, pour elle, quand on a foiré à un endroit, on retire toutes les mailles de l’aiguille, on défait le rang, puis on remet toutes les mailles sur l’aiguille. Je vous laisse imaginer les sueurs froides, les appels à l’aide désespérés lancés à ma mère et les crises de nerf, qui m’ont fait me demander, lorsque j’ai fait ma première réalisation (les guêtres), si me lancer dans le tricot n’était pas un tout petit peu une idée masochiste.

Bon, il s’avère que cette méthode pour défaire un rang est hardcore. À la fin de l’écharpe, une collègue m’en a montré une autre, que je serais incapable d’expliquer maintenant, mais qui en gros consiste à planter l’aiguille dans une des boucles des mailles déjà faites pour défaire le rang maille par maille. C’est un peu long (mais pas plus que de tout retirer de l’aiguille, je pense) et on n’est pas à l’abri d’une erreur, mais c’est déjà plus pratique.

Tout ça pour dire qu’au final, j’ai quand même perdu trois rangs avant de réussir à récupérer mes mailles paumées au milieu de l’écharpe. Je me voyais déjà devoir recommencer entièrement l’écharpe à cause de ma connerie.

La belle écharpe

Monsieur posant avec sa formidable écharpe !

Bref, mon cher et tendre est donc désormais l’heureux propriétaire d’une écharpe lutin version adulte. Je suis contente du résultat et lui aussi : mission accomplie.

Un élément que je n’avais pas prévu : techniquement, j’ai tricoté 175 cm mais, dans la pratique, la laine est souple et, sous l’effet de la pesanteur, elle se détend. Ce qui fait que, au lieu de mesurer 175 cm, elle mesure, une fois un peu portée, environ 2 m, ce qui est un peu grand et oblige Monsieur à la porter autrement qu’en « cravate » (pliée en deux et les extrémités passées dans la boucle ainsi formée), la manière de porter une écharpe qu’il préfère.

Il y a également une chose que je redoutais et qui n’a pas manqué. La laine « Eco Alpaca » de Cascade Yarns, c’est un peu comme un chat : elle laisse des poils derrière elle. Je ne sais pas si on peut faire comme avec les pulls en angora, c’est-à-dire la laisser reposer au congélateur quelques heures. Si vous avez une astuce pour qu’elle arrête de perdre ses poils, je suis preneuse !

Référence du livre :
Epipa, Créations tricot – Ambiance hygge, Eyrolles, 2017

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